En Argentine, il y a des questions qui divisent les familles, les amis, les générations… Et celle-ci en fait partie :
Maradona ou Messi ?
Pas besoin d’être footballeur pour avoir un avis. Même autour d’un asado, entre deux morceaux de vacío et un verre de vin rouge, le débat revient toujours. Et chacun y va de sa comparaison, souvent passionnée, parfois poétique, toujours intense.
Maradona, c’est la braise vive, le feu qui déborde, le morceau de viande qui chante fort sur la grille. Brut, imprévisible, intense, parfois trop… mais tellement vrai. Comme un asado à la campagne, sans chichi, où les morceaux ne sont pas coupés au laser, mais où le goût explose à chaque bouchée.
Avec Maradona, on ressent la puissance populaire, la rage, le génie pur. Il est la provoleta qui gratine un peu trop, mais qui te fait fermer les yeux quand tu la manges. Il est le cri, la folie, la passion d’une nation.
Messi, c’est le maté du matin, bien préparé, équilibré, élégant. Pas trop amer, pas trop chaud. Juste ce qu’il faut. C’est la précision, la constance, l’humilité du maestro qui t’enchaîne dix passes parfaites sans hausser la voix.
C’est l’asado maîtrisé, où chaque morceau est à sa place, cuit à la perfection, servi avec soin. Le feu est là, mais calme, maîtrisé, comme un tango fluide joué sur une terrasse à Rosario.
Les deux. Parce qu’au fond, l’Argentine, c’est à la fois Maradona et Messi.
C’est la folie du feu et la sagesse du maté.
C’est le cri du stade et le silence concentré du grill.
C’est l’histoire d’un peuple qui vit à fond, qui débat, qui rit, qui pleure… autour d’un ballon et d’une bonne viande.
On sert du Maradona quand la viande crépite et que le feu monte haut.
On sert du Messi quand la cuisson est millimétrée et que tout le monde se tait pour savourer.
On sert l’Argentine, tout simplement.
Et si tu veux vraiment trancher, viens en parler autour d’un bon maté… ou d’un asado.